Questions 132 & 133

Les chrétiens* disent cette partie du Notre Père de différentes manières selon les régions du monde. Certains disent la prière avec le mot « péchés », d’autres avec le mot « transgressions », d’autres encore avec le mot « fautes ». Il y en a qui disent « dettes ». C’est parce que les Écritures* parlent du péché de différentes manières. Le péché, c’est la violation de la loi. Le péché, c’est manquer à ce que Dieu veut pour nous. Le péché, c’est lutter contre Dieu. Le péché, c’est être impur. Le terme  » transgression  » indique que quelqu’un se trouve à un endroit où il ne devrait pas être. Par exemple, nous voyons un mur, et sur le mur il y a un panneau qui dit : « Défense d’entrer ». Si nous escaladons le mur et entrons dans cet endroit, nous commettons une transgression. Nous entrons alors que nous n’avons pas le droit d’être là. Lorsque nous péchons, nous sortons du cadre de la loi* de Dieu. Nous entrons dans un endroit où nous ne devrions pas être.

 

Dans le livre de Matthieu*, Jésus* dit que le péché est comme une dette qui n’a pas été payée. Matthieu écrivait à des lecteurs juifs*. Beaucoup de juifs parlaient du péché de cette manière. Lorsque nous péchons, nous avons une dette et nous devons la rembourser par notre vie. Nous méritons la mort. Nous avions une dette que nous ne pouvions pas payer. Mais Jésus a payé notre dette à notre place. Il est mort pour que nous n’ayons pas à mourir.[1]

 

Cette prière demande à Dieu de « nous pardonner nos péchés ». Le mot « pardonner » signifie « laisser passer ». Si vous tenez quelque chose dans une cage et que vous ouvrez la porte, vous la laissez partir. Dans le Notre Père, il s’agit de laisser passer la dette que quelqu’un a envers vous. Vous le laissez partir sans exiger qu’il soit puni. Dieu a pleinement le droit d’exiger le paiement et de nous punir. Mais dans cette requête, nous lui demandons de ne pas le faire. Nous lui demandons de nous laisser partir. Nous demandons de la miséricorde.*

 

Parfois, Jésus parle de Dieu comme d’un juge. Ici, dans Matthieu, Jésus parle de Dieu comme d’un Père. Grâce à ce que Jésus a fait pour nous, nous ne serons pas jugés pour notre péché et éloignés de Dieu. Au contraire, Dieu nous accueille dans sa famille. Mais en tant qu’enfants dans sa famille, nous voulons plaire à notre Père.[2] C’est pourquoi nous faisons les choses qui l’honorent*. Dieu est satisfait de nous lorsque nous pardonnons à d’autres personnes qui nous ont fait du mal.

 

Cette requête nous montre que la manière dont nous pardonnons aux autres hommes et femmes est en lien avec la manière dont Dieu nous a pardonnés. Nous devrions être des personnes qui pardonnent parce que nous avons été pardonnés. Si nous ne pardonnons pas, c’est que nous ne comprenons pas à quel point Dieu nous a pardonné. Si nous ne voulons pas faire un sacrifice* pour pardonner à d’autres hommes et femmes, c’est que nous ne comprenons pas à quel point Jésus s’est sacrifié pour nous.

 

Nous pardonnons aux personnes qui font le mal. Cela ne veut pas dire que nous les laissons nous faire du mal. Cela ne veut pas dire que nous ne leur parlons pas de ce qu’ils ont fait. Cela ne veut pas dire que nous ne demandons pas l’aide d’autres hommes et femmes pour les amener à arrêter. Cela signifie que nous ne gardons pas de colère dans notre cœur* contre eux. Même s’ils sont nos ennemis, nous ne sommes pas méchants avec eux et nous n’essayons pas de leur faire du mal parce qu’ils nous ont fait du mal.

 

Pierre* s’approcha de Jésus et lui demanda : «Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu’il pèchera contre moi ? Sera-ce jusqu’à sept fois?» Jésus lui dit : «Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois.»[3]

 

Et c’est pourquoi nous devons faire cette prière encore, et encore, et encore. Parce qu’il faut parfois du temps pour trouver la grâce* de pardonner à la personne qui nous a fait du mal. Cette prière nous rappelle que Dieu nous a tout pardonné. Il a effacé notre dette. Il nous a relâchés. Puisque c’est vrai, comment pourrions-nous en faire moins pour toutes les personnes qui nous ont fait du mal ?

 

Chaque fois que nous faisons cette prière, nous devons nous rappeler de remercier Dieu de nous avoir pardonnés. Et nous demandons l’aide de l’Esprit Saint* pour pardonner à ceux à qui nous devons pardonner.

 

C’est la raison pour laquelle ces deux phrases sont jointes dans cette prière. Cela ne veut pas dire que Dieu ne me pardonnera que si je pardonne aux autres. Ce n’est pas ainsi que fonctionne la grâce. Mais cela signifie que lorsque je sais que Dieu m’a pardonné, je serai une personne qui pardonne.

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[1] Matthieu 20:28 ; Romains 5:8 ; Romains 5:10 ; 1 Corinthiens 15:3 ; 1 Pierre 3:18
[2] Matthieu 6:1-18 ; Luc 5:16
[3] Matthieu 18:21-22 ; Romains 12:14-21